L'amour en bouclier

Je suis follement éprise de l’amour,

Tout simplement...

De cet ouragan de passions qui nous arrache à la terre,

nous fait tutoyer les anges,

nous affranchit de notre mortalité.

Je chéris l’amour avec ardeur,

car il est partout, à chaque instant,

dans le ballet aérien des papillons,

les herbes dansant avec le vent,

dans l’immensité des vagues et du ciel,

dans le piquant du sel de l’océan.

Je vénère l’amour, celui d’encre et de papier,

celui qu’on savoure, qu’on froisse dans un accès d’émotion,

et qu’on lisse encore

pour se laisser emporter, toujours.

J’aime la chaleur qu’il suscite en chaque frisson de peau,

comme il transcende l'esprit, fait frémir les sens, nous vulnérabilise.

Enfant, je me nourrissais de romans d’aventures,

De sagas de chevaliers,

et espérais qu’adulte, on saurait m’aimer ainsi.

Qu’on défendrait mon honneur à l’épée,

qu’on me ferait valser au son mélodieux des violons,

qu’on m’éloignerait de mes chagrins sur un noble destrier.

Puis, j’ai grandi.

J’ai compris que l’amour exige des compromis, peut-être trop souvent.

Alors, j’ai renoncé à ses messagers, un à un,

les ai maudits d'avoir altéré son essence, écorné mes rêves,

Et je ne voue fidélité qu’à l’amour lui-même.

Mais je continue de m’envoler,

À travers vos poèmes, votre prose, vos vers,

je fusionne avec vos peines, m'enivre de vos phrases.

Je suis éperdument amoureuse de l’amour en lui-même,

et sa présence en mon cœur

me réchauffe à toute heure, qu’elle soit douce et pastelle ou sombre comme l’ébène,

si follement que j’en oublie souvent de remercier son éphémère émissaire,

dont le visage, en mon souvenir, s’estompe aussi vite qu'une esquisse au crayon.

Car c’est de sa plume que je suis en amour,

non de ses interchangeables traits,

alors je garde ses secrets, en un trésor enfoui

dans les profondeurs de mon âme,

avec la fougue, jalouse, d'un cœur embrasé...

par son seul véritable amour.