Je voulais que tu saches que je vais bien.

Pour de vrai.

Pas de ces mots que l’on dit pour de faux, pour tenter de se convaincre que demain tout ira mieux, sans y croire vraiment.

Je crois bien que je suis guérie.

Je ne sens plus cette oppression au fond de la gorge,

À force de taire tous ces maux, de me forcer à sourire quand j’ai envie de pleurer,

à force d’essayer de devenir celle que les autres voudraient que je sois, pour se rassurer.

Je ne sens plus cette morsure perpétuelle au creux de la poitrine,

Qui m’empêchait de respirer profondément,

Me contentant de vivre en apnée pour ne pas faire de bruit,

ne pas déranger.

Aux yeux de ma famille, j’ai toujours été une sorte de rebelle, une incompréhension.

Toujours à contre-courant, jamais vraiment dans le rang.

Moi-même, je ne me sentais jamais vraiment les pieds sur le sol,

Toujours la tête ailleurs,

Comme si je m’étais trompée d’incarnation, d’époque ou de planète.

Mais aujourd’hui, et c’est la première fois de ma vie,

que je me sens parfaitement alignée,

C’est ma plume qui m’a guérie et toi, aussi…

Xoxo

Juliette

Lettre ouverte à ma petite Juliette