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Comme un hérisson #confidence 1

L’insaisissable essentiel #confidence 2# Comme un hérisson #confidence 1

Ce matin,
alors que le soleil dormait encore et
que les rues étaient figées sous de délicates paillettes givrées,
j’ai croisé un hérisson.

On se retrouve souvent, lui & moi,
au gré de mes déambulations.

On se reconnaît, comme des cousins éloignés,
parce que l’on a tous les deux, la même carapace,
les mêmes protections.

C’est mignon, un hérisson,
on a envie de le toucher,
de le serrer tout contre soi,
mais il blessera jusqu’ au sang,
le malheureux qui aura eu l’audace de trop s’en approcher.

Parce que son corps est recouvert d’épines avec lesquelles il doit cohabiter.

Mon totem à moi, c’est le papillon parce que malgré les coups du sort,
les coups tout court,
je finis toujours par sortir de ma chrysalide-cocon,
les ailes parées de jolies couleurs,
Rien n’y paraît…

Mais j’ aurais pu choisir le hérisson,
parce que je blesse souvent sans le vouloir, même si je préviens, que
ma vie n’est pas une poésie et que
derrière une voix d’enfant, un visage de poupée, j’ai le cœur-barbelé..

coeurs salicorne

Les semaines s’écoulent lentement, rythmées par les heures passées au téléphone et par ce vide qui prend de la place,

chaque jour davantage.

Quand les peaux ne peuvent se toucher, ou que jamais les lèvres ne se frôlent, il n’y a que les voix qui peuvent se caresser.

Juliette est tiraillée entre son envie de le retrouver et la peur que ne se brise cette harmonie qui l’emporte depuis cette nuit magique où leurs âmes se sont parlées.

Elle a peur que ses démons ne la rattrapent, que son corps ne se braque, lorsqu’il voudra la toucher, l’allonger.

Elle qui ne connait que la violence des corps que l’on possède par la force, craint de perdre la douceur qui l’enveloppe depuis que sa bouche l’a réveillée.

Et alors, ce serait encore pire que de replonger dans l’obscurité, parce que quand on a aperçu la lumière, le noir semble encore plus de jais, quand elle s’éteint.

Lorsque le silence se fait dans son combiné, elle a, chaque fois, l’impression de toucher quelque chose du doigt qui ne lui est pas réservé.

Comme si, sur un malentendu, elle volait à une autre, un bonheur qui lui était refusé.

Parce qu’elle porte en elle, la malédiction de l’hibiscus.

Pourtant, quand il rentre enfin, tout le monde de Juliette s’emplit d’une douceur éblouissante qui chasse les monstres et évapore les doutes.

Gael, lui avait promis que tout se passerait bien et qu’il attendrait le temps qu’il faudrait.

et il tient parole…

Des mois de tendresse, de caresses, de peaux qui se découvrent et s’apprivoisent.

Des nuits, chastes, à écouter le souffle de l’autre et à apprendre le désir.

Des semaines sur un nuage, à l’abri de ses bras, protégée du monde qui l’entoure et puis, une nuit, qui ressemble pourtant à toutes les précédentes,

Avec toute la force de sa patience, et son toucher magnétique, il ranime sa peau, réveille sa féminité et tout naturellement, dans une symphonie spirituelle, leurs corps s’unissent pour tutoyer les anges.

Elle s’endort à l’aube, épuisée, sans trouver les pétales écarlates qu’elle aurait espéré.