Archives pour la catégorie journal de plume

Quand Juliette Trépigne #confidence 3

C’est tout mon être qui résonne.

J’ai beau la raisonner,
lui demander un peu de temps,
de me laisser respirer,
elle s’impatiente.

Elle n’a que faire de la vie du dehors,
elle veut me dire,
là maintenant !
et elle boude fort quand je l’ignore.

Elle se fiche de mon travail, du sommeil qui me pique les yeux ou de mon ventre qui gargouille..

« 𝐍𝐨𝐧, 𝐦𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞𝐧𝐚𝐧𝐭 !
𝐩𝐚𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐭𝐚𝐫𝐝, 𝐩𝐥𝐚𝐧𝐭𝐞-𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐦𝐚 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝𝐞, 𝐩𝐫𝐞𝐧𝐝𝐬 𝐭𝐚 𝐩𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐞𝐭 é𝐜𝐫𝐢𝐬 𝐬é𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐭𝐞𝐧𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐨𝐮 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐫, 𝐣𝐞 𝐟𝐞𝐫𝐚𝐢𝐬 𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐝𝐨𝐫𝐦𝐢𝐫 𝐞𝐭 𝐜’𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐢 𝐭𝐫é𝐩𝐢𝐠𝐧𝐞𝐫𝐚𝐬 ! »

Elle a du caractère la petite et
quand elle déballe,
elle ne regarde plus l’horloge.

Parfois, quand je travaille, je sens mon cœur qui s’emballe et mes doigts qui gigotent,
c’est le signe premier,
qu’elle va entrer en scène…

Je ne veux pas perdre une miette
des confidences de cette pipelette,

parce qu’elle me manque si fort quand elle s’endort et qu’elle me fait tellement confiance pour raconter son histoire, que je ne veux pas risquer de la décevoir.

L’insaisissable essentiel #confidence 2

Il y a des êtres qui vous bouleversent au plus profond…

Des âmes qui, d’un frôlement d’ailes, ajoutent des couleurs à nos arcs-en-ciel, donnent un nouvel éclat aux étoiles, accélèrent le rythme de nos cœurs et embellissent nos rêves.

Parfois, un jour qui ressemble pourtant trait pour trait à un autre, une voix nouvelle, un souffle, fait voler notre bulle en éclats et devient, en un fragment de seconde, un essentiel…

D’inconnus hier, ils deviennent, un fragment de nous-mêmes.

Elle: ma « plus que sœur »
Lui, ma Plume-jumelle

Et tous ceux qui m’accompagnent en pensées, fugaces ou persistantes, dans la tonitruance de mes journées ou le silence de mes insomnies…

Il y a de ces êtres….

Qui se gravent en nous, et y vivrons toujours, tant il nous semble impossible de pouvoir, un jour, les oublier…

Poupée déglinguée

L’insaisissable essentiel #confidence 2# Comme un hérisson #confidence 1

Je l’ai peut-être malmené,

à me jucher
sur des talons trop hauts,
ou, peut-être, ai-je trop longtemps porter des fardeaux qui n’étaient pas les miens,
tout un monde sur mes épaules de jolie petite marionnette,
toujours apprêtée, coiffée, maquillée.

Fragile sous ma cuirasse,

mais jamais de larmes…

Toujours debout, rien n’y paraît..

Ou alors
est-ce, une punition karmique

d’une vie dont je n’aurai aucun souvenir?

Mais un jour,

mon corps m’a lâchée.
Une mauvaise chute et ma vie a basculé.
Je suis une poupée déglinguée,
un pantin desarticulé.

Quand on me croise
rien ne se voit, ou peut-être une légère faiblesse dans une démarche autrefois si assurée.


Pourtant, si vous saviez, comme la douleur me cloue sur place parfois,
comme je hurle souvent, pleure et jure,

d’impuissance et de souffrance..
Mais je continue à me tenir debout, à faire face, à rester fière..
Presque toujours.

Je ne suis pas malade,
juste une poupée de chiffon déchirée,
allergique à la pitié.

Il n’y a pas vraiment de mots pour exprimer la violence d’un corps qui a mal…
C’est, un peu,
comme un chagrin d’amour,
qui ne l’a jamais vécu,
ne le comprendra jamais…

rien n’arrive par hasard

On dit souvent que rien n’arrive jamais par hasard, que la vie est une succession de rendez-vous.

Parfois, on croise sur notre chemin des personnes que nous avons l’impression de reconnaître, comme une partie de soi ou la réminiscence d’une vie passée.

c’est souvent troublant, ça résonne en dedans, ça vibre fort…

Et ses personnes s’inscrivent dans notre quotidien, comme si elles en avaient toujours fait partie, quelque part, en sourdine…

Elles nous deviennent presque essentielles.

Mais, il arrive parfois, que ces âmes que l’on espérait pour toujours dans notre décor, ne décident de prendre un autre chemin.

Alors, nos vies sont chamboulées, perturbées.

Il manque un instrument de musique dans notre symphonie intérieure.

ça m’est arrivé, il y a quelques temps. ça m’est arrivé quelques fois.

Des personnes que j’aimais profondément ont changé subitement, sans que je ne comprenne pourquoi.

Et venu un cortège de questions sur ce que j’avais bien pu faire de mal, ou de pas assez bien, qu’est-ce que j’avais bien pu ne pas voir… Qu’est-ce que j’avais manqué?

Je n’ai pas trouvé de réponses… Je ne suis même pas sûre qu’il y en ait vraiment.

Le chagrin dure un temps, le coeur se serre beaucoup, les yeux brûlent un peu…

Et puis, un jour, on réalise qu’il faut juste accepter, sans forcément analyser ou tenter de résoudre une équation dont on ne maîtrise pas toutes les inconnues.

Certains restent d’autres partent, c’est ainsi.

Certains sont là pour s’inscrire durablement sur notre chemin de vie, d’autres n’y sont que pour nous accompagner un moment.

Alors ce matin, j’éprouve de la gratitude pour les personnes qui ont fait partie de ma vie et l’ont quittée, parce que grâce à elles et eux j’ai appris, grandi, progressé.

Certains ont encouragé ma plume, d’autres m’ont enseigné l’art de la poésie japonisante et d’autres encore m’ont juste aimé et c’est déjà beaucoup.

On se reverra peut-être, dans cette vie ou dans une autre qui sait?

Merci pour ce temps partagé, merci pour ces heures passées et cette amitié, proche de la sororité, que je croyais indestructible, éternelle l’espace d’un instant.

Sois heureux.se mon ami.e

XOXO

Juliette

là où habite mon coeur….

Depuis hier, j’ai temporairement posé mes valises dans la jolie ville de Guérande…

C’est presque un pèlerinage, un retour aux sources.

Je ne suis pas née ici, mais je m’y suis sentie renaître, adolescente, quand j’ai quitté un nid dans lequel j’étouffais pour suivre une voie que ma famille désapprouvait.

Un choix qui apparaissait aux yeux de tous comme une rébellion d’écorchée vive, de petit canard mal comprise, mais qui était en réalité un sursaut salvateur.

Une décision qui a changé ma vie, une de celles qui ont fait de moi la femme que je suis aujourd’hui.

Je ne suis pas parfaite, loin de là, j’ai fait plein d’erreurs et j’en ferai probablement encore des tas, mais j’ai appris à m’aimer, à me pardonner…

Je suis enfin en paix avec moi-même, ce qui franchement, n’étais pas gagné.

Pourtant, prise dans le tourbillon de ma vie, je ne suis que très peu revenue ici, sans doute parce que je n’ai jamais aimé regarder en arrière, préférant me focaliser sur la suite du chemin.

Je suis passée quelques fois pour reprendre une bouffée d’innocence, quand les chaos de la route me guidaient là, sans vraiment m’y arrêter.

Et puis, il y a un peu plus d’un an, j’ai initié un grand ménage intérieur.

Au moment du premier confinement, comme pour beaucoup je suppose, j’ai commencé à faire le point sur ma vie.

Pour la première fois, par la force des choses et des événements, nos existences à tous ont marqué comme un temps d’arrêt.

Les heures s’étiraient, nous ne pouvions plus sortir de chez nous, alors les voyages se faisaient à l’intérieur.

Dans une sorte d’introspection généralisée, commanditée par l’Univers, j’ai regardé mon passé bien en face, pour l’intégrer enfin, le transcender.

Des petites fées sont apparues pour me guider davantage, à travers, notamment ho’oponopono* et des soins énergétiques ou transgénérationnels, me permettant ainsi d’apercevoir puis de comprendre des blessures dont je ne connaissais consciemment pas l’existence.

Et au détour d’une séance, j’ai senti un poids, s’envoler de ma poitrine.

Le lendemain, je prenais la plume pour me lancer dans l’écriture d’ « Une anonyme au bout du fil »

Il y a des jours qui comptent plus que d’autres…ce jour-là en était un.

Un an plus tard, je suis de retour ici, dans cette chrysalide marine, comme un passage obligé.

Je crois que d’une certaine manière, il fallait que je sois ici, pour prendre conscience de tout le chemin parcouru et j’éprouve une gratitude immense envers toutes les personnes qui m’ont mise sur cette route, m’accompagnent ou m’ont accompagnée un temps dans ce voyage.

Ce soir, mon coeur bat dans les marais salants.

Comme à l’époque de mon adolescence apatride.

Parce qu’en réalité, je n’appartiens pas à un seul endroit, mais aux lieux que j’ai aimé, dans lesquels j’ai aimé, là où mon coeur a battu plus fort

Je suis Guérandaise, Nazairienne, Rennaise, Vichyssoise, Dinannaise, Malouine, Parisienne et Nantaise….

Parce que j’y ai aimé, parfois pleuré et que ces villes font, pour toujours, partie de ma légende personnelle…

XOXO

Juliette

* philosophie HAWAÏENNE